2007 – Mars / Avril

Mars – Avril, 2007 Numéro 43

Prendre de l’âge – une vision positive

http://www.healthandage.com
 http://www.eckerd.edu/positiveaging

Bulletin d’information
Prendre de l’âge – une vision positive. Par Kenneth et Mary Gergen. Dédié à un dialogue fécond entre la recherche et la pratique. Parrainé par la Web-based Health Education Foundation [Fondation pour l’Education à la Santé en Réseau] et le Taos Institute.
Traduction : Alain Robiolio

Dans ce numéro:

INFORMATION SPECIALE:

“The 2007 National Positive Aging Conference : Beyond the Cutting Edge” [Congrès annuel 2007 de l’organisation Positive Aging(1) : au-delà de l’apogée] se tiendra du 6 au 8 décembre 2007 à St. Petersburg Floride, sur le campus de l’Eckerd College. Visitez le site Web :   En assistant à ce congrès, les professionnels d’autres domaines connexes pourront prendre connaissance des derniers progrès réalisés dans les domaines de l’engagement social, la gymnastique cérébrale, l’art de vivre avec détermination, l’apprentissage de la longévité, la créativité dans la vie tardive, la vie en communauté, les programmes intergénérationnels et des projets de vie du troisième âge. Le parrainage est assuré par l’American Society of Aging [la Société américaine des retraités], Civic Ventures [Entreprises civiques](2), Elderhostel(3), Generations United(4), National Center for Creative Aging [le Centre national pour un troisième âge créatif], National Council on Aging [le Conseil national des aînés] et Osher Lifelong Learning Institutes(5).

COMMENTAIRE – Si seulement j’étais plus jeune …

  La vision habituelle de l’âge comme une période de déclin en fin de vie ades effets pernicieux sur la motivation et l’action. Elle nous porte à croire que les vraies occasions sont passées, qu’il est trop tard pour débuter quelque chose d’important. Elle nous accable de regrets et nous fait appréhender l’avenir avec mollesse. Merci, d’autant plus, à une de nos amies que nous appelons « Mama » de nous avoir offert à l’occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire un livre qui met le doigt sur ces définitions, un ouvrage dont le message intéressera certainement les lecteurs de ce bulletin.

Granny D. : You’re Never Too Old to Raise a Little Hell [Vous n’êtes jamais assez vieux pour faire bouger les choses] est l’histoire de Doris Haddock, une femme de quatre-vingt-neuf ans accablée par le décès de son mari à soixante-deux ans et d’Elizabeth, sa meilleur amie. Au lieu de se morfondre sur son avenir, Granny D., comme on l’appelle, a pris une décision spectaculaire. En honneur aux disparus et pour apporter sa contribution à son pays, elle a décidé de traverser les Etats-Unis à pied. Sa marche était destinée à appuyer une campagne de réformes. Granny D était exaspérée de constater que les membres du Congrès se faisaient souvent « les valets » des grandes entreprises et des intérêts monétaires dans le monde plutôt que de se montrer responsables envers les citoyens moyens. Elle tenait vraiment à faire quelque chose dans ce sens. Elle a débuté son trajet en Californie, marchant quelque seize kilomètres par jour. A mesure de sa progression, elle a su convaincre une coterie toujours changeante de familles, d’amis et de sympathisants qui l’ont aidée à faire face à la chaleur du désert, au trafic sur les routes étroites et boueuses, à passer les cols de sommets enneigés et traverser les étendues humides du Sud et de l’Est. Riches et pauvres lui ont offert l’hospitalité. Elle a participé à des services religieux Afro-Américains, suivi des rodéos, elle a donné des causeries dans des grandes écoles, dans des foires régionales et dans tous les endroits où les gens étaient prêts à l’entendre. Elle a été la vedette de nombreux défilés et de célébrations locales. Elle a rendu visite à de nombreux législateurs pour les persuader de se ranger à sa cause. Le soir venu, elle écrivait dans son journal, rédigeait ses discours (qui figurent fidèlement repris dans l’appendice de son livre), enlevait les bandages autour de ses pieds et le corset de métal qui l’aidait à se tenir droite en marchant. Parfois, l’emphysème et l’arthrite lui interdisaient de poursuivre sa route, mais jamais ils n’ont pu l’empêcher de remplir la mission qu’elle s’était fixée. Elle a terminé son périple à Washington, D. C., assez tôt pour voir le projet de réforme de la loi pour laquelle elle se battait accepté par la Chambre des Représentants. Elle a fêté cette réussite avec Richard Gephardt, Christopher Shays et Mart Meehan(6) qui avaient rédigé le message à la Chambre. Sa mission remplie, elle fait part de sa joie en repensant à sa vie. Elle écrit :  Je m’en suis remise à mes croyances et mes passions, sachant que je devais faire quelque chose pour elles pendant qu’il était encore temps. J’ai découvert ce que beaucoup savent déjà : qu’en faisant vôtre la passion qui vous anime, vous vous guérissez des fautes et des échecs de votre vie  (p. 240). Le message de Granny D. tient en quelques mots : « Il n’est jamais trop tard pour vous occuper de ce que vous avez toujours rêvé pour vous-même ou pour votre propre pays »Mary et Ken Gergen

Tiré de : Granny D. : You’re Never Too Old to Raise a Little Hell [Vous n’êtes jamais assez vieux pour faire bouger les choses], par Doris Haddock, assistée de Dennis Burke (New York: Villard, 2003).

RECHERCHE – Longue vie aux consciencieux

Les traits de la personnalité sont aujourd’hui rassemblés sous le label « Big Five »(7) [les cinq grands]. Bien que le terme résonne comme le nom d’une équipe de football américain, ces cinq traits de caractère passent pour être capables de définir une personne au cours de sa vie. L’un d’entre eux appelé méticulosité/conscience morale » et fixe la mesure d’une personne ordrée, responsable, conventionnelle, travailleuse, décidée, circonspecte et « civilisée ». Dans l’étude en question, les chercheurs ont scruté toutes les analyses qui prouvent qu’être consciencieux mène à la longévité. Ils ont fait deux découvertes importantes : tout d’abord, que les personnes consciencieuses vivaient plus longtemps que celles qui le sont moins, puis que les gens deviennent plus consciencieux avec l’âge.

Il n’est pas surprenant que leur longévité soit accrue. Les données indiquent que les consciencieux ont tendance à avoir des comportements plus sains et à éviter ceux qui sont dangereux. Les personnes hautement consciencieuses ont en général plus de chance de réussir leur carrière et de gagner beaucoup d’argent, de se marier et de le rester, d’avoir des enfants et de faire partie d’organisations à l’âge adulte. Les consciencieux vont voir leur médecin plus souvent et attachent leur ceinture. Ils contrôlent plus régulièrement le système d’alarme incendie de la maison. En règle générale, ils évitent de fumer ou d’avoir des pratiques sexuelles particulières. Ils n’ont pas de désirs suicidaires. Ils sont ordinairement assez conventionnels : ils sont moins enclins à abuser de drogue ou d’alcool, à prendre des risques en conduisant ou à ne pas manger sainement.

C’est peut-être parce que ceux qui sont moins consciencieux ont plus de chances de mourir jeunes que le côté consciencieux croît avec l’âge. Il faut donc croire que seules les personnes respectables restent en vie Les chercheurs suggèrent même que « l’investissement de nombreuses personnes dans leur travail et dans la famille est tel qu’il fait croître leur côté consciencieux » : les contraintes professionnelles et familiales de la vie nous poussent à obéir aux règles de la société et à prendre soin de notre santé. Plus on vieillit et plus cela prend du sens. Au lieu de montrer les avantages d’une vie ordonnée, circonspecte et conventionnelle, il aurait été tout aussi instructif d’en étudier les autres aspects. On voudrait voir exposés des cas un peu plus enthousiasmants et des choix plus risqués. A moins de mourir d’ennui.
Tiré de : Conscientiousness and Health Across the Life Course [Conscience morale et santé au cours de la vie], par Brent W. Roberts, Kate E. Walton et Tim Bogg. Review of General Psychology, 2005, 9 pp. 156-168.

RECHERCHE – Chanter pour fêter la vie

  Pour les besoins de cette étude, un groupe de personnes âgées de quatre-vingts ans en moyenne a accepté de rejoindre la société de chant dela Levine School of Music [Conservatoire Levine] de Washington D. C., pourrépéter une fois par semaine ou de faire partie d’un groupe de comparaison. Le but était de déterminer dans quelle mesure la participation à une activité culturelle régulière pouvait influer sur le bien-être, la santé et la vie sociale des participants. Le premier groupe a chanté durant trente semaines dans la chorale dirigée par des professionnels et a participé avec elle à plusieurs concerts pendant cette même période. Il a été procédé à des examens de base de la santé physique des personnes des deux groupes, à l’analyse de leur traitement médical, de même qu’à des scalogrammes du moral, du sentiment de solitude, de la dépression et à un sondage sur leurs activités sociales. Chacun devait également tenir le journal de ses visites médicales et une liste des médicaments qui lui étaient prescrits. Les chercheurs ont veillé à ce que es différences entre les deux groupes soient repérables en tout temps par l’analyse. Notons qu’au départ on dénombrait cent soixante-six participants pour cent quarante et-un, douze mois plus tard. Les femmes y étaient majoritaires (quatre-vingt pour-cent) et la plupart des personnes étaient blanches (quatre-vingt-douze pour-cent). Les résultats de cette étude longue d’une année ont penché résolument en faveur de ceux qui participaient au programme musical. Leur niveau de santé était meilleur. Chez eux, les visites médicales étaient moins fréquentes, ils prenaient moins de médicaments, tombaient moins souvent ou avaient moins de problèmes de santé. Leur moral était meilleur, ils se sentaient moins seuls et leur vie sociale était plus active à la fin de
l’année, alors qu’elle avait nettement diminuée dans l’autre groupe. Cette étude démontre que s’engager dans des activités culturelles, comme la musique ou les programmes artistiques, influence le comportement dans d’autres domaines. Une population d’aînés vivante, engagée culturellement a une plus grande tendance à être autonome, est plus facilement comblée et moins susceptible de recourir à des soins à long terme.

Tiré de : The Impact of Professionally Conducted Cultural Programs on the Physical Health, Mental Health, and Social Functioning of Older Adults [L’influence des programmes culturels professionnels sur la santé physique, mentale et le fonctionnement social des adultes âgés], par Gene D. Cohen, Susan Perlstein, Jeff Chapline, Jeanne Kelly, Kimberly M. Firth et Samuel Simmens. The Gerontologist, 2006, 46, pp. 726-734.

REVUE DE PRESSE

* Prendre de l’âge, une compétence
La psychologue Katie E. Cheery, est professeure à la Louisiana State University [l’Université de l’Etat de Louisiane] et y mène une étude sur le vieillissement. Elle a analysé les effets des ouragans Katrina et Rita sur les habitants de Baton Rouge en Louisiane. Même si les ouragans n’y ont pas provoqué de dégâts majeurs, la population de la ville a cependant été très affectée par les nouvelles venues des régions proches et par l’avalanche de réfugiés qui a envahi la cité. Cherry et son équipe de chercheurs ont voulu connaître l’impact psychologique de ces catastrophes sur les habitants. Leur intérêt s’est porté principalement sur trois classes d’âge particulières : les personnes âgées de quarante-cinq à soixante ans, celles âgées de soixante-cinq à quatre-vingt-neuf ans et celles âgées de quatre-vingt-dix ans et plus. Les participants devaient décrire comment ils avaient réagi à l’ouragan et comment ils étaient parvenus à conserver leur santé psychologique et physique. Soixante pour-cent environ d’entre eux ont répondu à des questions immédiatement après le passage des ouragans puis six mois plus tard.

Les résultats indiquent que le groupe des plus âgés, en particulier les plus anciens d’entre eux, déclaraient se sentir en meilleure santé et pensaient que leur qualité de vie s’était améliorée. Même si nombre d’entre eux disaient leur tristesse et leur sympathie pour ceux qui avaient été touchés par les ouragans et pensaient qu’il était de leur devoir d’aider les autres, plus d’un quarante pour-cent d’entre eux déclaraient ne pas avoir ressenti de détresse émotionnelle après le passage de l’ouragan. Pourquoi cette population avait-elle été aussi peu touchée par la détresse ? Cherry y voit plusieurs raisons : Ces personnes avaient déjà appris à faire face à des situations de stress comme les ouragans. La plupart d’entre eux avaient survécu à ce genre de catastrophes et avaient déjà pu en mesurer les effets. Leur vécu est ordinairement moins tendu et leur souci pour les enfants ou les parents âgés sont moins grands que ceux des plus jeunes. Ils ont tiré des expériences du passé qui les aident à rester relativement calmes. Les plus âgés sont plus débrouillards étant donné les circonstances et il en faut beaucoup pour les  désarçonner .

Tiré de : Oldest-old fare better post-hurricane [Les plus âgés résistent mieux aux effets des ouragans], par Murray Law. Monitor on Psychology d’octobre 2006, p. 41.

* La danse comme entrainement
Si l’on en croit les chercheurs du Lancisi Heart Institute [l’Institut Lancisi de cardiologie] d’Ancône en Italie, danser la valse est aussi bon pour votre santé que tirer sur des haltères ou pédaler sur des vélos d’appartement. Une étude réalisée par cet Institut a démontré que dans les groupes de danseurs, l’oxygénation est plus grande et la fatigue musculaire moins importante que dans les groupes qui s’adonnent à des exercices plus conventionnels. Et les danseurs avouent également y trouver plus de plaisir.

Tiré de : One, Two, Three, One, Two, Three [Un-deux-trois, un-deux-trois] Bulletin AARP [American Association of Retired Persons / Association américaine des retraités] de janvier 2007, p. 17.

* Aides auditives : une mode qui s’affiche
Les lunettes sont devenues des articles de mode depuis que les créateurs se sont mis à créer de nouvelles formes et de nouvelles montures et on aime montrer sa nouvelle paire. Il en va tout autrement des appareils acoustiques. De nombreuses personnes sacrifient leur capacité d’écoute au nom de l’esthétique. Mais tout est en train de changer. Non contents d’être plus puissants et plus sélectifs en termes d’amplification et plus réduits dans leurs dimensions, les aides auditives sont en passe de devenir aujourd’hui à la mode. Au mois de mai 2006, la société danoise Oticon a mis sur le marché le modèle « Delta », qui a été conçu pour plaire aux gens d’âge moyen qui commencent de perdre leur capacité de capter les sons aigus. Sa forme triangulaire permet de le placer derrière l’oreille. Il est proposé en plusieurs couleurs voyantes, comme le vert éclatant ou le rouge foncé. Cathleen Osborn, quarante cinq ans, a choisi de porter des aides couleur léopard parce qu’elles’accordent avec ses cheveux châtains et sa personnalité : « depuis que je les porte, ils ont changé ma vie. J’entends mieux les gens parler derrière moi dans la voiture, je peux même les entendre murmurer ». Les aides auditives coûtent cher, de mille cinq cents Euros à deux mille trois cents Euros la pièce. Le prix ne semble pas être un obstacle majeur. Une fois passé le vieux stéréotype qui veut que seules les personnes âgées ont besoin d’aides auditives, les gens peuvent goûter à nouveau au plaisir d’entendre lessons de la vie.

Tiré de : The hearing aid as fashion statement [les aides auditives : une mode qui s’affirme], par Anne Eisenberg, New York Times du 24 septembre 2006, p. 7.

* Démence ou réalité différente ?
Dans cet article, Doris Bersing, une psychologue clinique, décrit comment elle a tenté d’établir une relation thérapeutique avec James  Eddy, un Texan âgé de quatre-vingt-neuf ans atteint de « démence ». Eddy vit dans une AgeSong Senior Community [une communauté d’entraide thérapeutique] fondée par Nader R. Shabahangi. L’équipe de soins éprouvait les pires difficultés avec M. Eddy, un homme grand et fort qui menaçait tous ceux qui voulaient l’empêcher de quitter l’institution. Il avait l’air d’être perdu, certes, mais Doris Bersing ne trouvait pas qu’il montrait des signes de déclin ou d’apathie ; il semblait au contraire plein de vie et sûr de ses opinions. Après avoir cherché dans la littérature médicale sur la démence un moyen d’aider M. Eddy, elle est ressortit frustrée : « J’étais surprise de constater que la science connaissait si peu de choses sur la démence ». Elle a décidé alors de passer plus de temps avec son patient et d’oublier ce que les livres disaient de sa condition. Elle s’asseyait souvent à côté de lui, à le regarder dans les yeux, elle lui racontait parfois une histoire, même s’il semblait ne pas écouter. Il leur arrivait de parler de son passé de travailleur, de sa vie au Texas. Elle lui parlait aussi de ses voyages. Elle lui dit un jour que son père, comme elle, aimait les chevaux et qu’elle était triste de les voir tomber malade ou mourir. Quelques mois plus tard, Doris Bersing est arrivée au travail complètement déprimée car elle venait de perdre quelqu’un qui lui était cher. M. Eddy l’a regardée et lui a dit : « Un de vos chevaux vient-il de mourir que vous avez l’air si triste ? ». Cette remarque l’a aidée à considérer la démence sous un autre angle : « J’ai commencé de comprendre… que ceux que l’on disait atteints de démence vivaient simplement dans une autre réalité, c’est comme s’ils habitaient au « pays des rêves » ou dans un royaume spirituel … Cet homme m’a appris que les personnes « démentes » ne le sont pas nécessairement – et que si nous apprenons un langage différent, nous pouvons communiquer et comprendre la richesse de leur expérience … Aujourd’hui … j’écoute le langage de la démence en oubliant la façon de le définir et je vois la personne qui se tient derrière elle ».

Tiré de : One Clinician’s Search for the Person behind the ‘Dementia’ [Ala recherche clinique de la personne cachée derrière la démence], par Doris Bersing. Aging Today de septembre-octobre 2006, p. 11.

LIVRES ET AUTRES RESSOURCES

Narrative Medicine : The Use of History and Story in the Healing [Médecinenarrative : de l’usage de l’histoire et du récit durant le processus deguérison], par Lewis Mehl-Madrona (Rochester, VT.: Inner Traditions, 2007).

Nous avons souvent parlé dans ce bulletin des limites de la vision biologique du vieillissement, en posant en particulier que le sens donné aux changements biologiques a des effets plus importants sur le bien-être que les changements eux-mêmes. Ce livre élargit cette constatation en examinant l’histoire et les fondements de l’usage intrinsèque du récit comme moyen de guérison. Au travers de nombreux cas historiques qui démontrent l’étonnant pouvoir de la narration dans le processus de guérison, l’auteur nous fait découvrir que lorsque nous apprenons à dialoguer avec la maladie, nous commençons à comprendre le pouvoir de l’histoire que nous racontons à son propos et à embrasser les possibles qui peuvent nous mener à sa guérison. Il montre que cette approche exige l’examen de nos relations communautaires pour trouver la disharmonie qui s’y cache et pour pouvoir la soigner. Mehl-Madrona ouvre la voie à une nouvelle médecine – un système de santé qui tire son efficacité de la sagesse de guérison ancienne et de la voix présente des patients.  Where to go from here : Discovering Your Own Life’s Wisdom in the Second Half of Life [Quelle direction prendre : découvrir votre sagesse personnelle durant la seconde moitié de votre vie], par James E. Birren etLinda Feldman (New York : Simon & Schuster, 1997).

Et Memoirs of the Soul : Writing your personal Autobiography [Mémoires de l’âme : rédigez votre autobiographie spirituelle], par Nan Phifer(Cincinnati : Walking Stick Press, 2002).

Aux yeux d’un nombre croissant de personnes, il devient de plus en plus important de laisser plus qu’un portefeuille rempli de valeurs en mourant. Léguer une éthique, des valeurs et des histoires de vie est devenu lesouci d’un grand nombre de baby-boomers, le sujet de nombreux auteurs et de guides spirituels. Nous avons reçu deux ouvrages qui pourront aider ceux qui veulent écrire leur autobiographie – une expérience profonde pour la plupart de ceux qui n’ont rien écrit de leur histoire depuis l’école primaire, et dont la dernière missive a été celle qu’ils ont envoyée pour se plaindre auprès de la compagnie d’électricité. L’ouvrage de Birren et Feldman démontre que l’intention d’écrire sa vie cache le désir de rendre utile les années qui sont devant nous. C’est d’un grand réconfort, avouent-ils, de reconsidérer tout ce à quoi on a survécu et ce que l’on a accompli. Créer une histoire de sa vie confère souvent à la personne un sentiment neuf de respect de sa propre valeur. Un outil utilisé pour écrire sa propre histoire est la ligne de vie. Sur un papier millimétré, on sépare (par exemple) les années de sa vie par tranches de 5 années, de la naissance à aujourd’hui, et on en trace les hauts et les bas (il peut être, bien entendu, nécessaire de tracer plus qu’une ligne de vie selon que certaines parties de notre vie montent ou descendent). De nombreux chapitres suggèrent des idées de questions à se poser pour faire remonter des souvenirs de sa vie : « Dans quelle sorte de familleêtes-vous né(e) ? « A quelle période s’est terminée votre enfance ? » « Qui tentiez-vous d’être ? » « Quelles sont vos idées sur l’amour ? » « Dans quoi vous êtes-vous investi ? » et « Quels sont vos plans pour demain ? » La dernière section du livre de Birren et Feldman concerne la partie organisatrice qui inclut toutes sortes de questions qui aident le futur auteur à se centrer sur son histoire passée. Les écrits de personnes avec lesquelles James Birren a travaillé dans des séances de groupe ajoute de l’éclat à ce petit livre très instructif. Dans Memoirs of the Soul, Nan Phifer emmène le lecteur à la découverte de la vie au-delà des histoires que nous racontons, à nous et aux autres, dans la vie courante. Construite sur une structure jungienne, la quête est le ferment du voyage. La découverte est ici de dimension spirituelle. Les
rêves, les désirs, les visions et les aspirations sont des aspects importants du projet. Une fois que l’on a trouvé les éléments vitaux de notre vie intérieure, nous dit-elle, l’esprit croît. Si le changement est le but déclaré des deux livres, Phifer n’hésite pas à aller encore plus loin et pose qu’en écrivant son autobiographie, on découvrira quels sont les buts importants dans notre vie, nos qualités et nos moyens pour les atteindre et un nouveau sens de l’intégration. Selon elle, écrire sur sa vie spirituelle est une grande aventure. Elle facilite la communication ouverte et permet une intimité encore jamais vécue auparavant.

Au contraire de celui de Birren et Feldman, Memoirs of the Soul n’est pas un livre chronologique, mais conduit à l’expérience intérieure à partir d’événements extérieurs. Pour Phifer, vous devez considérer votre biographie comme « un grand labyrinthe situé dans l’espace ». En utilisant une forme d’association libre, les auteurs commencent par répondre spontanément aux réflexions d’autrui, un canevas de départ qui sera rempli d’erreurs et de confusions. L’écriture implique la recherche de photographies, de documents, de souvenirs et autres catalyseurs de mémoire. Décrire oralement son histoire aide à organiser le travail. Le livre aide le futur écrivain à trouver les sujets les plus importants à inclure. Il suggère également de dresser une liste des personnesimportantes à citer et des événements et lieux marquants.

Tous ces auteurs jugent que la rencontre avec d’autres créateurs estutile. Ecrire devient plus facile si l’on est entouré de personnes attelées à la même tâche

Eager for your Kisses : Love and Sex at 95 [Envie de tes baisers : amour et sexualité à 95 ans]

Ce film de Liz Caine montre les efforts qu’un vieil homme de quatre-vingt-quinze ans consent pour conserver une vie romanesque et des relations sexuelles. Après avoir pleuré le départ de son épouse âgée de cinquante ans, Bill Cane, un chanteur et professeur de musique, a trouvé que la salle de danse était un endroit propice pour rencontrer l’âme sour.Chanter et faire la cour allaient bien ensemble : Bill a produit deux nouveaux CD et il a trouvé son nouvel amour. Disponible chez HS ou en DVD. Tapez http://www.newday.com

LES LECTEURS NOUS REPONDENT

* Un message de Robin Smith Chapman
Il y a plusieurs années de cela, nous avions lancé un appel aux poètes au travers de votre bulletin (merci encore !). Le recueil qu’il a suscité sortira de presse en avril 2007 et sera disponible en librairie (ou sur Amazon). Son titre : On Retirement : 75 Poems [De la retraite : 75 poèmes], publié par Robin Chapman et Judith Strasser chez University of Iowa Press.

« Cette galerie est une magnifique introduction à cette saison de la vieoù le temps est à la fois généreux et limité, pris et rendu, investi et gaspillé. Certaines de ces voix disent que le temps est de plomb et d’autres qu’il vole, mais tous affrontent résolument la vie qui passe » (Dave Ekerdt, directeur du Gerontology Center [Centre de gérontologie] de l’Université du Kansas).

Robin Chapman est professeure émérite des désordres de la communication de l’Université du Wisconsin. Elle est l’auteure de trois ouvrages de poésie et de cinq autres écrits en prose : The Way In [Le chemin vers] et Images of a Complex World : The Art and Poetry of Chaos [Images d’un monde complexe : art et poésie du chaos] qui ont reçu tous deux le Posner Poetry Award(8). Judith Strasser a quitté son poste de productrice senior et de commentatrice de l’émission To the Best of Our Knowledge [Ce qui mérite d’être connu] chez NPR(9). Depuis sa retraite, elle a publié ses souvenirs dans Black Eye : Escaping a Marriage, Writing a Life [Une mauvaise réputation : a échappé au mariage et écrit sa vie], The Reason/Unreason Project [Le projet raisonnable et déraisonnable], un ensemble de poèmes qui lui a valu de remporter le Lewis-Clark Expedition Award(10) et un autre ouvrage en prose.

Un message de Lois Knowlton, de La Mesa, CA :
Je souhaite recommander un livre à vos lecteurs : Mrs. Hunter’s Happy Death [Le joyeux trépas de Mme Hunter], de John Fanestil. Il démontre à samanière que les personnes « meurent bien » lorsqu’elles ont foi en un pouvoir supérieur. Il soutient les tentatives de limitation des moyenstechnologiques servant à retarder la mort sous prétexte qu’il faut «prolonger la vie ».

PETITES ANNONCES ET EVENEMENTS A VENIR

Le Congrès d’été du Taos Institute, Transformative Dialogue [Dialogue transformatif] se tiendra du 24 au 27 juin 2007 à l’Université du New Hampshire, à Durham NH. Les aînés lecteurs du bulletin bénéficient d’un tarif particulier.

Le Taos Institute [Institut de Taos], un des parrains de ce bulletin, est une organisation à but non lucratif qui se veut un lien entre les idées du constructionisme social, la pratique professionnelle et la vie quotidienne (ce bulletin, qui s’applique à construire une image positive de l’âge est un des projets les plus chers à l’Institut).

Cet été, ses membres donnent une série d’ateliers destinés au grand public sur des sujets divers, comme l’éducation, le leadership et les façons positives de vivre. Nous offrons une réduction d’une valeur de 100$ à valoir sur le prix du congrès à toute personne âgée de plus de soixante-cinq ans.

Pour plus d’information, consultez le site :
http://www.taosinstitute.com/upcoming/c200706.html
Faites-nous savoir que vous êtes un lecteur de ce bulletin et demandezvotre remise.

Congrès national et exposition AARP au Convention Center de Boston, du 6 au 8 septembre 2007. Venez écouter Whoopi Goldberg, Maya Angelou, Michael et Kurt Douglas et d’autres artistes comme Rod Stewart et Lily Tomlin. Programmes interactifs, boîtes de nuit, exercices en groupes et plus encore. Tapez : http://www.aarp.org/events

(1) Une organisation américaine d’insertion professionnelle pour post-retraités qui offre des programmes de formation et de réinsertion à la vie professionnelle. Elle est centrée à Middleburg, en Floride (NdT).
(2) Un organisme fondé à la fin des années 1990 par John Gardner et Marc Freedman, qui entend relancer le débat sur l’âge aux Etats-Unis et qui s’attache à redéfinir la seconde moitié de la vie comme une source de renouveau social et personnel (NdT).
(3) Une agence spécialisée dans les voyages jumelés grands-parents-enfants (se reporter au bulletin n°40) (NdT).
(4) Un organisme américain qui développe la collaboration intergénérationnelle et entend améliorer la vie des citoyens pour le bien de tous (NdT).
(5) Centre national américain des instituts de formation pour personnes âgées (NdT).
(6) Respectivement représentants de l’Etat du Missouri, du Connecticut et du Massachussetts (NdT).
(7) En psychologie, ensemble des cinq facteurs déterminants de la personnalité : sociabilité-dynamisme, méticulosité/conscience morale, équilibre émotionnel, conscience des autres, ouverture/imagination (NdT).
(8) Un prix décerné annuellement par la Société américaine des archivistes (NdT).
(9) NPR (National Public Radio), une chaîne de radio réputée, suivie par plus de vingt-six millions d’Américains (NdT).
(10) Un prix décerné annuellement par le Lewis Clark College de Portland dans l’Oregon (NdT).

INFORMATIONS AUX LECTEURS

– Pour vous abonner à ce Bulletin Allez sur le site www.positiveaging.net et suivez les instructions.

– Questions et réponses
Si vous avez des questions ou du matériel à faire partager aux lecteurs du Bulletin, nous vous prions d’écrire à Mary Gergen sur gv4@psu.edu

– Anciens numéros Les anciens numéros du Bulletin sont archivés sous : www.positiveaging.net
 

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Pour les activités futures du Taos Institute : http://www.taosinstitute.net

March 24, 2007 12:00 am

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