2005 – Novembre / Décembre

Novembre – Décembre 2005, Numéro 35

Prendre de l’âge – une vision positive

http://www.healthandage.com
Novembre – Décembre 2005

Bulletin d’information : Prendre de l’âge – une vision positive Par Kenneth et Mary Gergen Dédié à un dialogue fécond entre recherche et pratique Parrainé par la Web-based Health Education Foundation, par la Novartis Foundation for Gerontology et par le Taos Institute Traduit par Alain Robiolio

Numéro 35

Dans ce numéro:

COMMENTAIRE ­ Retraite ou renaissance ?

 Nous avons reçu récemment en lecture une copie du nouveau livre de Robert Weiss, The Experience of Retirement [Vivre la retraire]. Cet ouvrage nous a paru si passionnant que nous avons décidé de lui dédier ce court essai au lieu d’insérer un texte dans notre rubrique Livres et Ressources. Au cours des dernières décennies, le terme de “retraite” a souvent été associé à des connotations négatives comme “inutile”, “fatigué” et ” “handicapé” [ou comme caducité, décrépitude, sénilité, selon le Petit Robert (NdT.)]. La valeur de l’individu ne semblait généralement que dépendre de sa seule “productivité au travail”. Avec la promesse d’une vie active et généreuse au-delà de 80 ans, voire 90 ans, cette conception traditionnelle devient caricaturale. Comme l’attestent les 89 personnes interrogées par Weiss, avant ou après leur retraite, le sens ambigu. Mais comme il nous l’est apparu à la lecture de ce livre, le terme même pourrait fort bien être remplacé par celui de renaissance.

Il faut tout d’abord tenir compte de la personnalité de l’auteur lui-même. Après s’être “retiré” de sa carrière illustre de professeur de sociologie à l’Université du Massachusetts, à Boston, Weiss s’est mis à l’étude
sérieuse du processus dans lequel il était désormais engagé. Il en a fait l’un de ses nouveaux projets. Comme pour la plupart des personnes qu’il a interrogée, l’image prévaut d’une retraite vue non comme une fin en soi, mais comme un commencement; un point de départ de ce qui est souvent un espace de vie plus enrichissant que les années professionnelles passées. Dans cette perspective,”se sentir libre d’aborder quelque chose de nouveau” est la réflexion qui figure en tête de liste pour décrire les raisons qui ont conduit à se retirer. La retraite est un temps apte à concrétiser ses ambitions et à prendre des risques qui ont été laissés de côté durant la “période active”.

Ce qui ne signifie pas que les loisirs ne sont pas appréciés – nombreux sont ceux qui trouvent qu’une deuxième tasse de café avec le journal du matin est un des délices de la retraite. Ce qui n’empêche pas d’apprécier les nouvelles possibilités de réussir quelque chose et plus particulièrement ce pour quoi l’on s’investit personnellement. La retraite permet d’ouvrir la cage aux oiseaux captifs.

On peut presque dire que la période de la retraite devient celle de la découverte et de la réalisation de soi. Toutefois, comme le démontrent clairement les entrevues, rester isolé est une des plus grandes menaces au bien-être. De nombreux retraités regrettent d’avoir quitté leurs relations de travail; leurs collègues étaient souvent pour eux une source d’affirmation et de soutien. Ces mêmes personnes pensent généralement
qu’il est essentiel de combler ce vide social pour vivre de façon harmonieuse. Pour un homme qui regrettait la perte de ses compagnons de travail,la solution est venue de son épouse qui s’est engagée plus fortement dans la paroisse locale. Grâce à elle, il s’est progressivement investi dans ces activités et ses connaissances professionnelles se sont avérées très utiles au bien-être de la communauté. Il s’est acquis progressivement la confiance de nouveaux collègues, respectueux de sa contribution. Pour de nombreuses personnes, une retraite réussie est synonyme du maintien d’une vie sociale semblable à celle de la période précédente. Les personnes seules sont confrontées à un défi plus important encore. L’auteur donne l’exemple de cette femme seule qui s’est organisée pour rencontrer ses anciennes collègues de travail plusieurs fois durant un mois, se rend en Europe deux fois par an, travaille comme bénévole dans son ancienne école, publie un journal de quartier et maintient des relations avec une grande famille.Ce débordement d’activités remplace avantage usement pour elle la perte des contacts journaliers au travail. Pour beaucoup, le resserrement des liens avec le “partenaire de vie” joue un rôle important. Les relations conjugales changent vraiment à la retraite, la plupart du temps en bien. Les enfants et petits-enfants répondent aux besoins d’intimité de nombreux grands-parents, qui trouvent plaisir à jouer avec la nouvelle génération (sans toutefois aller jusqu’à s’en occuper).

Voici quelques-unes des idées personnelles de Weiss sur la retraite:

1. Consultez un conseiller financier. Si vous possédez une maison, vous pourriez vivre confortablement avec la moitié de votre salaire habituel (surtout si vous appartenez à la classe moyenne au début de votre retraite).

2. Soyez productif dans ce que vous aimez faire. Des conditions de travail idéales stimulent, parce qu’elles sont désormais dénuées de stress et permettent d’adopter un rythme de travail flexible. Weiss pense que
l’idéal est d’avoir deux jours “d’emploi” par semaine.

3. Quittez votre travail dans les meilleurs termes possibles. Vous pourriez désirer y retourner comme employé à temps partiel ou comme consultant.

4. Ne pensez pas quitter votre communauté actuelle sans avoir fait l’essai de vivre dans l’endroit “de vos rêves”. Passez au moins deux semaines dans ce nouvel environnement, pendant deux saisons différentes.

5. De douces négociations doivent s’engager entre époux sur la retraite à venir. Le mari se retire souvent plus vite que l’épouse et il veut l’avoir à la maison avec lui, mais de nombreuses femmes sont alors à l’apogée de leur carrière et n’entendent pas quitter leur travail. Certaines disent. “pour le meilleur ou pour le  à chacun pour être actif et indépendant est très important pour les partenaires.

6. S’occuper des parents âgés peut s’avérer être une grande responsabilité en période de retraite. Les enfants d’une même famille doivent parvenir à s’entendre sur la façon de s’occuper de leurs parents. Faites des choses qui sont en accord avec vous-mêmes. Aimez vos temps de loisirs. Voyagez avec un désir de confort et de facilité.

7. Enfin, la suggestion de Weiss qui nous a le plus parlé, c’est de réduire la tendance à planifier et à contrôler tout ce qui nous arrive.

Nous passons le plus clair de notre vie d’adulte à planifier notre vie avec soin et à tenter de réduire l’arrivée d’événements imprévus. Weiss recommande de planifier le 50% environ de notre temps et de laisser le reste au hasard. Cette façon de faire nous encourage à tenter de nouvelles choses, à penser différemment, et à laisser couler la fibre créatrice. A vivre plus spontanément, le monde en devient plus joyeux. Peut-être que ce conseil est utile en cette fin et début d’année. Mais faut-il planifier en cette période de temps libre ou laisser faire???

Ken et Mary Gergen

Tiré de: Weiss, Robert S. (2005) The Experience of Retirement [Vivre la retraite], Ithaca, New York: Cornell University Press.

RECHERCHE – Relations, émotions et santé

Nous avons parlé dans ce bulletin des nombreuses études qui démontrent la forte relation qui existe entre des liens sociaux puissants et la santé. Nous avons aussi fait part d’autres recherches qui démontrent qu’un état d’esprit positif influence l’état de santé. La recherche que nous présentons ici nous aide à mieux comprendre ce lien, parce qu’elle tient compte à la fois de la vie sociale et des émotions. Elle se penche principalement sur le fonctionnement cardiaque. Quelle est la relation, s’il y en a une, entre vie sociale et activité cardiaque? Celle-ci se modifie t-elle en quelque façon si l’on tient compte des émotions positives?

Pour explorer ce problème, dix hommes et vingt femmes hôtes de centres de récréation pour aînés se sont portés volontaires pour rendre compte en détail des événements quotidiens de leur vie. Le groupe était constitué de personnes âgées de 60 à 87 ans. La plupart avait suivi des études supérieures et les revenus annuels afféraient en moyenne les 29’000$(environ 34’000 euros).Les participant devaient répondre à deux
questions. Ils devaient d’abord évaluer leurs relations avec autrui. Les personnes en tête de liste sur ce point se sont accordées à dire que la plupart des gens les considéraient comme attentionnées et affectueuses, et
qu’elles avaient de nombreux et fidèles amis. Puis ils devaient, dans une période de 60 jours, évaluer quotidiennement l’étendue de leurs émotions, négatives et positives (combien de fois s’étaient-ils sentis irritables ou enthousiastes ou fiers?), et mesurer leur pression artérielle. A chaque matin et soir, ils devaient coucher leurs évaluations dans un carnet de travail et l’envoyer chaque semaine par couriel aux chercheurs.

Les résultats se sont avérés significatifs. Tout d’abord, les chercheurs ont trouvé qu’il existait un lien entre relations sociales positives et pression sanguine: plus les relations étaient positives, plus la pression sanguine était normale et vice-versa. En ce qui concerne notamment les effets des relations et des émotions après une période de stress, d’irritation, de déception, etc., il a été découvert qu’entretenir de bonnes relations et vivre des émotions positives aide les personnes qui souffrent à se sortir des périodes difficiles de leur vie.

Il est important de noter qu’une augmentation de la pression artérielle n’est en soi pas pathogène. Il est cependant possible qu’il soit plus difficile à des personnes très âgées de se remettre après une période de stress. Il se confirme que des relations sociales positives accélèrent la guérison après un accident cardiovasculaire dû à des émotions négatives. Les premières peuvent également influencer les jours à venir. Lorsque les temps sont durs, que le stress est constant et que les sentiments négatifs abondent, il est de la plus haute importance d’entretenir de bonnes relations sociales et de vivre des émotions positives. Le vieil adage: “A friend in need is a friend indeed” [Un ami dans le besoin reste un ami].

Tiré de: Cardiovascular Intraindividual Variability in Later Life: The Influence of Social Connectedness and Positive Emotions [Variations cardiovasculaires intra-individuelles dans la vie tardive: influence des liens sociaux et des émotions positives], par Anthony D. Ong et Jason C. Allaire. Psychology and Aging, 2005, 20, 476-485.

RECHERCHE – Le mûrissement de la personnalité

Comment la personnalité des humains évolue t-elle en vieillissant? Il y a longtemps de cela, un de nos parents disait que les gens ne changent pas vraiment, “ils deviennent juste un peu plus ce qu’ils sont”. Les
chercheurs ont voulu découvrir quelles sont les altérations éventuelles qui s’opèrent à mesure que les gens prennent de l’âge. Cinq traits de personnalité ont été passées au peigne fin en utilisant la Baltimore Longitudinal Study of Aging [l’étude permanente sur le vieillissement utilisée par la ville de Baltimore] qui regroupe plus de 2’000 personnes. D’une manière générale, il apparaît à la lumière de cette étude qu’il
existe des changements très graduels de la personnalité à mesure que les gens vieillissent. La bonne nouvelle, c’est que la névrose, soit la tendance à l’excitabilité, la nervosité et l’irritation, décline avec l’âge jusqu’aux environ de 80 ans.

L’extraversion et la capacité d’ouverture restent stables et commencent à décliner à partir de 70 ans. La gentillesse, elle, continue de croître après 70 ans, comme l’état de conscience. En outre, les chercheurs pensent que “les changements de la personnalité observés durant la vie adulte sont plutôt modestes”. A notre point de vue, il est dangereux de présumer que l’histoire est la destinée, qu’avec une légère modification, nous continuons à être simplement ce que nous avons toujours été. Comme nous l’avons vu dans notre essai initial, les années de renaissance ouvrent de nouveaux possibles et en entrant dans d’autres sphères, nous pouvons développer de nouvelles formes de relations: les modèles de vie changent et nos travers personnels se transforment. Il n’est jamais trop tard pour nous découvrir de nouvelles capacités.

Tiré de: Hierarchical Linear Modeling Analyses of the NEO-PI-R Scales in the Baltimore Longitudinal Study of Aging [Projection hiérarchique par modélisation linéaire des traits de personnalité, extraite de l’étude permanente de la ville de Baltimore sur le vieillissement], par Antonio Terracciano, Robert R. McCare, Larry J. Brant et Paul T. Costa, Jr., Psychology and Aging, 2005, 20, 493-506.

REVUE DE PRESSE

* La patte guérisseuse

Une de nos amies, âgée de 87 ans, se trouvait à l’hôpital après avoir été opérée d’un quintuple pontage des coronaires. Pour l’aider à se remettre, sa fille a eu l’idée de s’accompagner d’un épagneul nommé Max pour lui rendre visite. Les sceptiques s’étonneront que l’on autorise Max à entrer dans un hôpital, mais ce genre de visite a récemment reçu l’appui d’une étude scientifique comparative des effets physiologiques que provoquent la venue d’un chien avec ou sans accompagnant, d’une personne humaine ou pas de visite du tout. La responsable de l’étude, Kathie Cole, une infirmière du Centre médical de l’Université de Californie de Los Angeles, a présenté son travail à l’assemblée annuelle de l’American Heart Association [l’Association américaine des cardiologues]. Avec ses collègues, elle a analysé les cas de patients âgées de 76 ans et plus, victimes de défaillances cardiaques. Les réactions physiologiques des patients étaient mesurées avant, pendant et après les diverses visites. Les chercheurs ont découvert que l’anxiété des patients qui avaient reçu la visite d’un chien régressait de 24%, alors qu’elle n’était que de 10% dans le cas de celle d’un visiteur humain, et que l’entrevue avec l’équipe médicale n’engendrait aucune augmentation de l’anxiété. En ce qui concerne le taux hormonal lié au stress, le meilleur résultat est celui enregistré après la visite d’une personne accompagnée d’un chien. Cette recherche apporte son soutien au mouvement qui milite pour lesprogrammes de thérapie avec visite d’animaux. A Dallas, par exemple, le programme du Baylor Health Care Systems [une unité de soins médicaux créée en 1976 par le Centre médical de l’Université Baylor, qui offre des services de soins répartis dans huit hôpitaux locaux] est si populaire que le nombre des chiens a passé de un en 1985 à 84 aujourd’hui. On ne sait pas si cette manière de faire est aussi appréciée des chiens, mais l’idée est bonne, assurément.

Tire de: A cold nose for ailing hearts [Un museau froid pour cœurs malades], par Jamie Stengle,Philadelphia Inquirer, 16 novembre 2005, A6.

* Le décret de la sénescence positive

Hillary Rodham Clinton (démocrate de l’Etat de New York), d’entente avec la Sénatrice Susan Collins(républicaine de l’Etat du Maine) a déposé une motion au Sénat demandant que les services de soins à la santé mentale des personnes âgées fassent partie intégrante des services de base dans des établissements spécialisés, avec la possibilité de les étendre à d’autres institutions où des personnes âgées résident et reçoivent ces soins. La motion a reçu le nom de Positive Aging Act of 2005 [Motion 2005 de la sénescence positive]. Monitor of Psychology, Septembre 2005, p. 11.

* Un paradis pour fauteuils roulants

L’île St-John aux Caraïbes est un paradis tropical qui s’est ouvert récemment aux personnes handicapées comme jamais encore par le passé. Stanley Selengut, déjà propriétaire de trois stations balnéaires orientées
sur l’écologie, a décidé de faire de la quatrième, l’Estate Concordia of St John [l’hôtel Concordia de St-John] un véritable paradis pour les personnes à motricité réduite. L’établissement est équipé de tentes pour
l’hébergement et de rampes douces et ascenseurs pour fauteuils roulants, des salles de bain aux grandes dimensions, des cabines de douches ouvertes et des aménagements et équipements adaptés. Selengut a fait construire par des entreprises locales, des cabines avec rampes,des chemins adaptés aux fauteuils roulants pour l’accès à la mer et sur les plages et des moyens d’embarquement pour les personnes qui veulent pratiquer la plongée sous-marine. La station est un exemple de ce que peuvent réaliser des projeteurs intelligents pour susciter l’intérêt de personnes qui ont besoin d’aménagements particuliers pour pouvoir goûter pleinement aux plaisirs des vacances.

Tiré de: For Disbabled Travelers, it’s the first Resort [Voici la station rêvée des voyageurs handicapés], par Claudia Dreifus, Bulletin AARP, Octobre 2005.

LIVRES ET RESSOURCES

* How to say it to Seniors, Closing the Communication Gap with our Elders [Comment parler aux personnes âgées, réduire l’écart de la communication avec nos aînés], par David Solie. Prentice-Hall Press, 2004, broché $15.95.

Voici un livre très intéressant et créatif écrit par un conseiller financier, doué de connaissances en médecine et en psychologie du développement, et qui aide lui-même les personnes âgées à vivre mieux, quel que soit leur état de santé. L’ouvrage nous aide à comprendre comment évoluent les personnes âgées, à identifier les meilleurs moyens de communiquer avec elles. Il nous propose des idées pour faciliter les contacts inter générationnels et faire des lecteurs les défenseurs de la population âgée. Solie soutient qu’il existe deux sujets d’importance qui sont au centre des préoccupations des aînés. Le premier:rester maître de son destin, un désir parfois compromis par la présence d’agents divers qui se considèrent comme indispensables à cette tranche de population. Par exemple, le choix du logement fait par les enfants va parfois à l’opposé de ce qui conviendrait le mieux à leurs parents pour rester maître de leur vie. Le deuxième : que soit conservé le souvenir qu’ils ont existé et qu’ils laissent quelque chose de précieux derrière eux. Nous avons également traité le sujet dans notre dernier bulletin. Le livre regorge d’idées sur la manière de parler aux personnes âgées de façon à leur permettre d’exprimer librement leurs opinions sur leurs projets et de trouver les meilleures options pour leur vie, en dépit des limitations existantes.

Solie nous parle de ce qu’il appelle “le NON de l’aîné”, une stratégie conversationnelle que peuvent utiliser les personnes plus âgées pour refuser de se séparer d’une chose à laquelle elles tiennent. Solie suggère
que la meilleure façon de faire face à ce genre de situation consiste à “reculer”. Si les parents refusent de quitter leur vieille maison pour aller vivre en toute sécurité dans un village de retraités, par exemple,
leur NON doit signaler à leurs enfants qu’il est temps d’envisager d’autres solutions d’hébergement. Solie raconte l’histoire de sa grand-mère qui était très malade et que l’on a conduit à l’hôpital. Un certain soir, elle a décidé qu’elle voulait retourner dans sa maison pour mourir dans son lit. Elle s’est levée, habillée et a appelé sa fille pour qu’elle la conduise à la maison. L’équipe de nuit l’a découverte et l’a empêchée de partir en la remettant dans son lit et en l’y entravant. Le matin, elle a demandé au docteur d’être libéré de ses entraves, ce qu’il a fait, en l’avertissant qu’elle devait suivre les instructions de l’équipe soignante. Pendant qu’il consultait sa fiche de malade, elle lui a jeté à la tête une orange placée à proximité. Touché, le docteur l’a regardée, médusé. Elle lui a dit: “ne m’attachez plus jamais”. Plus tard dans la journée, elle est sortie de l’hôpital pour retourner chez elle et y décéder dans la nuit suivante.

L’importance de laisser un héritage est démontrée par de nombreux dialogues et exemples. Les façons de léguer sont multiples et l’auteur explique comment les membres plus jeunes d’une famille peuvent aider les
plus âgés à laisser quelque chose qui convient au contexte familial. Il donne aussi des idées ­ la sienne comprise sur la manière de communiquer plus facilement avec les clients. Il conseille de ne pas être trop pressé de tirer des conclusions. Respecter le rythme de la personne plus âgée aide à maintenir le sens de la maîtrise de sa vie, auquel chacun tient. Résister à la précipitation permet d’envisager des actions utiles. Il est
bon aussi de maintenir une conversation non linéaire. Même s’il n’est pas nécessaire d’être âgé pour goûter à de telles conversations, elles semblent constituer de dangereuses divagations aux yeux de nombreux professionnels. Apprenez à les apprécier et prenez plaisir à découvrir à travers elles des sujets d’importance, conseille l’auteur. Il invite également toute personne à prendre garde aux petits détails des histoires que racontent les plus âgés, parce qu’ils donnent des informations importantes sur les valeurs partagées par le conteur. Il avertit aussi que la conversation peut s’égarer et mourir et qu’il nous appartient alors de la ressusciter.

Solie parle du “tuteur d’héritage”, c’est à dire d’une personne qui peut aider un aîné (une aînée) à accepter l’idée de laisser un héritage. Une grande partie de son livre est consacrée à la façon de lier les intérêts
les plus profonds de la personne aux aspects financiers de la vie. Il décrit également comment venir en aide à une personne en fin de vie pour mettre de l’ordre dans ses relations avec les personnes qui ont compté
dans sa vie. Il définit ce travail comme “la bonne manière de dire adieu”. Il donne également quelques tuyaux aux professionnels qui ne voient cette population que dans un certain contexte de leur vie. Comme dans des relations plus personnelles, le professionnel doit appliquer pour lui les conseils qu’il donne aux membres de sa famille sur la patience, le respect, la volonté d’écouter et d’attendre. Le livre est aisé à lire, il
contient de nombreux renseignements et le ton de son récit est chaleureux. Il s’adresse à tous ceux, âgés ou plus jeunes, qui sont confrontés à de telles situations.

* The Caregivers Tale: Loss and Renewal in Memories of Family Life [Les récits des soignants: extinction et réactivation des souvenirs de la vie familiale], par Ann Burack-Weiss. New York: Columbia University Press
(Mars 2006). 208 pages, $22.50.

Ce livre, constitué d’une suite de souvenirs racontés par des personnes soignantes en contact avec des personnes handicapées, est plein de récits jubilatoires. Ces contes décrivent comment leur vie a été transformée en donnant des soins à domicile. Le livre donne des idées, apporte aide et réconfort à tous ceux qui s’occupent d’une personne aimée. C’est aussi un livre utile à tous les soignants qui cherchent à pratiquer leur profession d’une autre manière. L’auteur réfute l’idée que donner des soins est une tâche stressante et débilitante. Elle s’avère au contraire utile à beaucoup d’égards.

SITES INTERNET

www.comingofage.com
est un site de formation intergénérationnelle du Temple University Center [Centre universitaire Temple, à Philadelphie]. Le but de ce centre est de promouvoir l’activité civique et la formation continue des personnes plus âgées de la région de Philadelphie.Il leur permet de participer à des activités de bénévolat, d’opter pour une formation,de participer à des événements culturels,de recevoir des conseils pour appréhender la vie tardive, de travailler pendant la retraite,de mieux jouir des instants de loisirs et d’acquérir de nouvelles connaissances. Le site abrite également un service d’information sur la planification financière et sur les soins
à domicile.

www.ShiftTheGame.com.

Shift est un jeu de société pour 2 à 6 joueurs. Il emprunte certains thèmes philosophiques à Bouddha et Gandhi et les combinent aux idées d’un comédien astucieux. Shift met l’accent sur l’apprentissage par le rire. Il y est affirmé que la moindre altération de la façon de penser peut provoquer un changement dans toute votre vie. Des guides de vie, des consultants en entreprises et des groupes religieux présentent aujourd’hui
ce jeu dans les cercles professionnels et d’étude et les psychologues et thérapeutes envisagent d’utiliser Shift pour la thérapie de groupe ou individuelle. Les Baby Boomers qui pensent à se retirer de la vie active
trouveront là un moyen original et stimulant de commencer la nouvelle année [le jeu n’existe qu’en anglais ­ une démo est présentée sur le site (NdT.)].

www.almosthomedoc.org/
La Gerontological Society of America [Société américaine de gérontologie], l’Université de Milwaukee au Wisconsin et PBS [Public Broadcasting Service Television (une station de télévision publique)] se sont groupées pour créer un documentaire sur le logement des personnes âgées. Ce film, intitulé “Almost Home” [presque à la maison], montrent comment les résidents vivent dans des institutions, des villages de retraités et des homes pour personnes âgées.

www.AgeWork.com
Sur ce site, les aînés peuvent faire leur offre de travail, trouver un conseiller et rechercher un travail réservé aux personnes à la retraite.

PETITES ANNONCES ET EVENEMENTS A VENIR

* Invest in Aging, Strengthening Families, Communities and Ourselves [S’intéresser aux personnes âgées, renforcer notre cohésion et celles des familles et des collectivités] Un congrès organisé en commun par la
National Council on the Aging et l’American Society on Aging, qui se tiendra à Anaheim, en Californie, du 16 au 19 mars 2006.

Informations aux lecteurs

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– Questions et réponses
Si vous avez des questions ou du matériel à faire partager aux lecteurs du Bulletin, nous vous prions d’écrire à Mary Gergen sur gv4@psu.edu

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November 1, 2005 12:00 am

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